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L'ALMA
SALVATICA

Stevana Careddu

L’association Alma Salvatica, fondée pour protéger notre patrimoine originel qu’est la nature, perpétue l’œuvre de Stéphane Rogliano, passionné botaniste. Sous la direction de Stevana Careddu, son jardin botanique devient un lieu de transmission et de rencontres dédié à la préservation de la flore du maquis insulaire. Portrait du mois avec Stevana.

Celui qui s'occupe d'un jardin vit dans la surprise...

Gilles Clement

Quelques dates de cueillette

Samedi 08 juin

de de 9h à 12h

Mercredi 12 juin

de 9h à 12h​

Vendredi 14 juin

de 9h à 12h​

et plus encore

sur lalmasalvatica.org

Sur un air de transmission

Le jardin botanique, un lieu de vie et de rencontres

Lorsque l’on évoque les « Serres de Ferruccio » ou la « Balade avec un nez », le visage rieur de Stéphane Rogliano revient, instantanément, illuminer nos mémoires et nos cœurs de Porto-Vecchiais, et même au-delà… Fort de sa connaissance botanique sans mesure, Stéphane Rogliano était un passeur de savoir ! Amoureux de ce territoire et conscient de sa fragilité, il aspirait à partager sa passion et à protéger ce végétal insulaire.

Ses serres et son jardin, les randonnées botaniques ou encore les apéros olfactifs étaient la réalisation de sa vie et son inquiétude première était qu’elles disparaissent avec lui. S’il a fini par trouver un repreneur pour ses serres, c’était plus compliqué pour son jardin botanique et les valeurs qu’elles sous-entendaient : la défense et la sauvegarde des plantes du maquis à travers la sensibilisation et la transmission.

A la croisée des chemins, la rencontre avec Stevana Careddu, paysagiste, a sonné comme une évidence. Partageant une même vision et un même attachement, Stevana commence à accompagner Stéphane dans un projet associatif, mais sa disparition prématurée met cette nouvelle aventure en suspens. Lorsque la famille de Stéphane Rogliano s’attelle à faire revivre son jardin botanique, c’est avec cette même évidence qu’elle se tourne vers Stevana.

L’association « Le Jardin des Plantes du Maquis » voit ainsi le jour en 2023, et devient l’année suivante « l’Alma Salvatica », l’Âme Sauvage, sous la direction de Stevana.

Le projet de territoire défendu par Stéphane Rogliano trouve alors sa continuité à travers le travail engagé de l’association : le jardin botanique dédié à la flore endémique et sauvage à des fins pédagogiques, culturelles et scientifiques est le fer de lance de l’Alma Salvatica.

Les parcelles imaginées par Stéphane, dédiées à une collection de jardins thématiques, perdurent et tendent à être améliorées, voire créées. Des noms appelant à la curiosité et à la découverte : l’Archipel — la Mare — le Jardin scientifique — le Jardin de curé. — le Jardin en mouvement — le Labyrinthe des senteurs — le Mandala — le Verger d’agrumes, et d’autres encore, sont autant d’appellations qui marquent la diversité des projets engagés.

Chaque jardin raconte une histoire et appelle à la découverte esthétique du monde végétal qui nous entoure :

  • L’Archipel dessine un ensemble d’îles, chacune composée d’une plante spécifique du maquis. Ainsi la Corse est dédiée à l’Immortelle.
  • Le Jardin en mouvement offre un paysage en jachère où poussent les graines semées au gré du vent et des oiseaux et où la main de l’homme n’intervient pas.
  • Le Labyrinthe des Senteurs propose un sillonnement botanique entre les différentes odeurs et couleurs du maquis, en hommage aux « Balades avec un Nez » de Stéphane Rogliano.
  • Est présent également le Mandala où poussent les plantes aromatiques (Immortelle, Erba Barona, Nepita, Marjolaine, etc…) selon une pratique culturale d’origine Indo-Tibétaine, formant un jardin aux courbes géométriques, profondément respectueux de l’écosystème.

 

Au-delà de l’observation des plantes du maquis, l’association s’engage à transmettre, sensibiliser et éduquer sur tout ce qui a trait à la flore. Des ateliers sont ainsi envisagés pour apprendre à faire des semi, à travailler les plantes, à pratiquer le land art, à préparer des apéritifs olfactifs, etc. Le public pourrait assister à des conférences de spécialistes botaniques, paysagistes, environnementaux. Un espace de convivialité sous les arbres avec une tisane du jardin appellerait à la sérénité et à la discussion entre amis, famille ou rencontres de l’instant. Et pourquoi ne pas finir la journée avec un concert ? Même un espace de coworking dans la nature est à l’étude.

Toutes les richesses sont appelées à être transmises par ces espaces aménagés, mais aussi par les visiteurs. Un public intergénérationnel partagerait son savoir et savoir-faire…

Le jardin botanique aspire à être un lieu de vie, de fédération des personnes où chacun apporterait ses connaissances, contribuant à la valorisation du patrimoine naturel, mais aussi culturel.  

La langue corse a également toute sa place au sein de l’association. L’idée serait de faire tout un travail autour des noms corses des plantes, révélateurs du territoire, des bienfaits qu’elles offrent ou encore liés à une histoire qui leur est propre.

Tous ces projets ont à cœur de valoriser l’essence même de la terre, mais ils sont là aussi pour éveiller les consciences et apporter des solutions.

Une réflexion universelle à échelle locale

L’Alma Salvatica se présente comme un « Conservatoire amoureux des plantes du maquis » et appelle à la réflexion sur l’harmonie entre l’homme et son environnement, ainsi que sur la nécessaire biodiversité. C’est pour cela que, l’association milite pour la reconnaissance du maquis comme une personne morale, avec toute la légitimité, la protection et le respect qui lui sont attachés.

Dans cette optique, l’association ambitionne de créer une banque de graines pour sauvegarder et conserver l’ensemble des plantes du maquis. Cette initiative représenterait une solution environnementale en cas de dernier foyer de plantes ou, encore, cela permettrait d’ensemencer des territoires ravagés par les incendies.

Avec cette même conviction, sont nés les projets de « Jardin Scientifique » et de « Mare » : Observer, étudier une centaine d’espèces endémiques et sauvages du maquis avec la collaboration du Conservatoire National Botanique de Corse et aménager une zone humide avec le concours de l’Office de l’Environnement de la Corse qui l’exploiterait des fins pédagogiques.

La vocation même de l’association est d’apporter des réponses environnementales fondées sur la nature insulaire : comment, par des pratiques locales, répondre à des problèmes mondiaux ? comment transmettre, par la pédagogie, ces solutions à d’autres territoires ?

Tout est une question d’équilibre et non de nocivité. Il faut encourager la biodiversité, la culture en sol vivant. Contrairement aux idées reçues, il ne faut pas toucher au sol déjà existant, mais s’appuyer sur lui pour planter. Il faut savoir se servir de la biodiversité déjà présente, avoir conscience de la vie qu’il y a dans le sol et trouver l’équilibre. Pour exemple, l’invasion des fourmis résulte de l’arrachage systématique des herbes du jardin. Or l’herbe est la solution pour la maitrise des fourmis : en laissant la biodiversité vivre, vous ne touchez pas à la présence des prédateurs des fourmis, l’herbe devient l’alliée. Tout se trouve dans l’équilibre…

Reconnue d’Intérêt Général, cette association est une véritable force locale, soutenue par des appuis qui ne sont pas des moindres : des premiers amis d’hier à Florence Pinton, professeure à l’école AgroParisTech, en passant par la Cheffe Anne-Sophie Pic. Toutes ces âmes bienveillantes ont adhéré à leurs projets et ont conforté l’association dans la nécessité de ce site pour le territoire et pour l’objet qu’elle défend. 

L’année dernière, l’Alma Salvatica comptait près de 90 adhérents et cette année, elle avance vers une adhésion similaire. Toutefois, compte tenu de l’ampleur des projets, l’association cherche activement des mécènes, des dons et des bénévoles pour les aider à l’aménagement des espaces et du bâti qui, bien sûr, se veut construit avec des matériaux biosourcés et bioclimatiques…

L’ouverture au public est prévue fin d’année 2024, début d’année 2025. En attendant, des sessions cueillettes et désherbage vous sont proposées pour apporter votre petite graine à l’édifice…

Esquisse du jardin à venir…

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